Demain, tous Mériens ?

Le changement climatique au Bangladesh vu par "Dexter" :

"Ces îles ne sont plus capables de maintenir la vie humaine de façon autonome."

"Je ne m'y installerais pas mais si j'y avais une maison, je ne pense pas que je la quitterais."

LE LITTORAL : une personne sur 10, soit près de 700 millions

de personnes dans le monde, est concernée par la montée

des eaux. Le coût des inondations dans les 136 villes côtières de plus d'un million d'habitants est estimé à 1 000 milliards

de dollars si rien n'est fait. À l’exception de Miami qui s’obstine à nier le problème, la plupart des mégalopoles ont pris

la mesure du risque et imaginent des solutions.

Ainsi, dans certains quartiers de New York, seules

les maisons capables de supporter sans encombres

des inondations sont désormais assurées. À Amsterdam,

le quartier flottant d’IJburg a commencé à sortir de l’eau

dès les années 1990.

Dans des zones moins urbanisées, l’idée est plutôt de déplacer les populations, voire les habitations comme sur les rives du Saint-Laurent, au Canada. Dans les régions les plus pauvres du globe, la montée des eaux pourrait se traduire par un exode massif de la population comme au Bangladesh où les migrations ont déjà commencé, créant notamment des tensions avec l’Inde.

New York et Shanghai seront-elles les Venise de demain ?

Charlotte Da Cunha

est maître de conférence

en sciences environnementales à l'université de Versailles

Saint-Quentin-en-Yvelines.

LES ILES PLATES : le niveau moyen des océans monte et d’ici 2100, il pourrait submerger entre 10 000 et 20 000 îles sur 180 000. Or, 4 millions de personnes vivent sur une île coralienne

d'au mieux 3 mètres d'altitude. On estime qu'entre 5 et 12 %

des 1269 îles françaises disparaitraient. Le processus a d’ailleurs commencé : l’archipel polynésien de Kiribati a perdu deux îlots et acheté pour 6,4 millions d’euros, 20 km2 de terres refuges

sur les îles Fidji. Au Panama, même réalité, les indiens Guna Yala ont amorcé un retour vers des terres continentales qu’ils avaient quitté il y a 150 ans. Le début d’un exode plus massif ?

Pas forcément.

Car le destin des si fragiles atolls continuent à faire débat :

les îles coralliennes répondent en effet au changement climatique. Au gré des tempêtes et du temps, elles accumulent des débris coralliens et changent de forme. Dans 40% des cas, elles augmentent même en taille comme Funafuti, aux Tuvalu, qui a gagné 5,6 hectares en 10 ans. Dans les océans indien

ou pacifique, 20% seulement des atolls rétréciraient sans que l’on ne puisse toujours exclure un simple processus naturel. Entre tempêtes, urbanisation, pratiques locales inappropriées

ou acidification des océans, le destin des îles plates

est en réalité bien difficile à prédire.

Jean-Paul Vanderlinden

est professeur en

sciences économiques

et environnementales

à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.

Entre vous installer dans les Vosges

ou sur une île paradisiaque de Polynésie, vous choisissez quoi ?

Cette vidéo décrit l'impact de certaines pratiques locales (ramassage de coraux) sur l'érosion des îles Kiribati. L'occasion de découvrir que la problématique de ces îles est bien plus complexe que ce que l'on imagine.